La ferme d'Ithe, Diodurum et la plaine de Jouars : sources d'inspiration

Extrait de Regard indiscret sur Jouars-Pontchartrain (publié en 2004)

Orages sur la Plaine de Jouars

Plaine jouars 1Sur la voie gallo-romaine de l'Eglise Saint-Martin à la Ferme d'Ithe en passant par la Fontaine Saint-Martin

Extrait des Contes et légendes des Yvelines (publié en 2010) : Fred, ce héros qui roucoule

Affolées par le bruit, les hirondelles se regroupent et filent vers leurs nids qu’elles ont établis non loin de là, dans les ruines de la ferme d’Ithe. Fred, apeuré lui aussi, les suit dans l’espoir de trouver un abri.

Le ciel devient si noir que l’on se croirait en pleine nuit ; seuls les éclairs illuminent au loin les ruines. Malgré les rafales de vent, les hirondelles visent, sans difficulté, leurs trous dans la pierre. En revanche, Fred, à cause de sa taille, ne sait comment se protéger de l’averse de grêle qui, durant son vol, lui cingle les plumes, lui fait mal au dos et le mouille. Puis, passant derrière un mur, il découvre une bâche tendue à un mètre du sol abritant de nombreux outils ainsi qu’une multitude de tas de pierres. Fred choisit de se poser là, sous la toile, dans une brouette vide.

La ferme d’Ithe est le lieu de découverte en sous-sol de la plus grande ville gallo-romaine d’Ile-de-France, nommée Diodurum. Archéologues et historiens accompagnés de leurs jeunes élèves y pratiquent des fouilles durant les vacances scolaires. L’orage de ce jour-là les a fait abandonner temporairement leur chantier. Mais dès la première accalmie, ils sortent du bâtiment dans lequel ils s’étaient réfugiés et se remettent à leur besogne sans s’apercevoir de la présence de Fred, transi de peur et de froid, dans sa brouette.

Les pattes au sec, Fred se désespère du temps qui passe sans toutefois connaître l’heure exacte. Dans le vacarme épouvantable de l’orage et des grêlons qui rebondissent sur la bâche, il a conscience qu’il s’est considérablement mis en retard et que par sa faute, le message qu’il porte risque d’arriver trop tardivement. Il sait par ailleurs qu’il est égaré et que sans l’aide du soleil, il sera incapable de retrouver son pigeonnier, pourtant proche d’ici, à 2km.

Une jeune fille le découvre enfin alors qu’elle a besoin de ses outils de travail. Intriguée, elle s’approche doucement de l’oiseau trempé. Fred ne bouge pas. Elle se rapproche encore,  caresse son plumage et s’en va parler avec ses collègues. Quelques instants plus tard, ceux-ci s’affairent à coté de la bâche en plaçant quelques branchages au-dessus d’un tas de bûches et de cendres. A l’aide d’un briquet, la jeune fille allume le foyer ainsi reconstitué puis s’approche à nouveau de Fred pour le prendre dans ses bras. Crou… Crou, Fred se laisse faire.

Les voici tous réunis autour d’un feu, les hommes buvant une tasse de café bien chaud et Fred se réchauffant auprès de la jeune fille. Un moment de convivialité supplémentaire s’installe lorsque celle-ci lui offre un peu d’eau dans une écuelle, Crou…Crou. Mais il est 11h50 et le soleil est encore sous les nuages ! Soudain, la jeune fille se lève, saisit Fred entre ses deux mains qu’elle élève vers le ciel pour le lâcher. Comme sous l’influence d’une baguette magique, la grisaille se fend alors d’un dernier éclair en direction de Bazoches, et laisse filtrer de nouveau les rayons du soleil.

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Extrait de la nouvelle 2012 : Je voudrais monter au paradis

Je décide donc de quitter mon purgatoire terrestre de la Place Ronde à Pontchartrain afin de gagner ce paradis à ciel ouvert. Je contourne le saut-de-loup et laisse de côté la médiathèque de Frontenac. J’entame la longue descente de la Grande Rue Sainte-Anne jusqu’au rond-point du château. Je longe le mur de pierres sèches du parc du château avant de passer devant sa majestueuse grille signée par le comte prussien Guido Henckel von Donnersmark. Puis je remonte la longue allée de Jouars, magnifique, bordée de platanes séculaires qui la séparent des terres agricoles de la plaine. Arrivée au hameau de Jouars avec son église du XIème siècle au clocher en forme de dôme, je prends la voie gallo-romaine tout de suite à droite, après l’ancienne école. Et là… sous un ciel menaçant, mêlé de nuages variant du gris clair au gris foncé, s’ouvre un océan d’herbes, devenues folles par le vent et formant de hautes vagues dont les ondulations viennent mourir sur le chemin ! La Fontaine Saint-Martin est ici mais l’endroit reste désert à des kilomètres à la ronde : il n’est pas venu à mon rendez-vous !

Soudain, le ciel se fend d’éclairs à perte de vue jusqu’à Montfort l’Amaury, d’épouvantables grondements résonnent dans la plaine, la grêle se met à cingler mon visage et la force du vent finit par me déséquilibrer. Je cours, je pleure, je trébuche, je me relève et rejoins, haletante, le porche de l’église de Jouars dans laquelle je cherche à m’abriter mais dont la porte demeure inexorablement close, ce qui m’enrage… Faute de mieux, je m’assieds et me blottis dans un coin du porche alors qu’un véritable déluge s’abat sur le hameau. Je frissonne puis, je perds sens.

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