Le briefing orchestré par l’organisatrice du Trophée et son compagnon débute vers 7h pour se terminer à 9h. Chaque équipage se penche maintenant sur les cartes et compas afin de s’exercer à la navigation.
Le soleil est levé depuis 4h du matin. Il a pris assez de hauteur pour diffuser sur nous des rayons d’une cinquantaine de degrés. Le changement de température est, d’ailleurs dans le désert, la situation la plus difficile à supporter physiquement. Ainsi, j’abandonne jean et polaire pour short et caraco. Afin d’éviter toute brûlure, nous suivons à la lettre les conseils de Maggy, mannequin qui participe au Trophée depuis trois ans. Je m’enduis le corps d’huile de coco, le visage de crème solaire à haute protection, mes cheveux de crème. Je cache mon épaisse chevelure sous un bandana protecteur.
Vers 12h45, les feuilles de route sont remises pour une prévision de départ de la première étape à 13h. Les téléphones portables sont confisqués à chacune des gazelles. Philippe émerge à peine de sa léthargie et me remercie, vous rendez-vous compte ! de bien vouloir l’assister. Nos rôles se trouvent ainsi inversés.
Cette fois, nous sommes vraiment au sein du rallye. Les équipages partent à trois minutes d’intervalle en début d’après-midi. La presse ferme la chaîne : destination Bel Freïssat.
Indéniable qu’il faut être en excellente condition physique pour affronter le désert en voiture. Sous une apparence relativement plate, le terrain est jonché d’herbe à chameau qui nous mène la vie dure, à nos reins… Mais aussi, au châssis du 4x4. Sans compter les difficiles passages de certains oueds…
Malgré son état de santé, Philippe s’efforce de rester éveillé pour me guider du mieux possible. Je le sens beaucoup plus enclin à coopérer depuis deux jours, voire même, plus agréable en dépit de sa souffrance. Je suis tellement concentrée sur ma conduite et sur l’écoute de tous ses conseils que je serais bien incapable de vous décrire le paysage, sinon qu’il est aride !
Nous passons les balises sans trop de difficultés, aidés du GPS. Ce n’est pas le cas de toutes nos gazelles qui, pour quelques-unes, se sont déjà perdues. Nous crevons de chaud et profitons des haltes pour nous arroser d’eau minérale.
Nous arrivons au camp vers 20h. Nous avons revêtu jean et polaire car, la température est à nouveau basse avec la tombée de la nuit. La poussière et le sable nous collent à la peau mais, toujours pas la possibilité de prendre une douche !
Philippe semble aller mieux. Après avoir monté nos tentes, nous rejoignons celle dédiée au bar où les conversations, entre gazelles ayant vaincu cette première étape, sont très animées. Mais… Toutes ne sont pas encore arrivées.
Puis, nous passons au couscous, aux tajines et au chant. Philippe ne dîne pas et préfère se consacrer au premier compte-rendu du rallye. Ça tombe bien car, je suis exténuée !
Les mécanos travailleront toute la nuit pour réparer les véhicules fortement endommagés par l’herbe à chameau. Les dernières gazelles arriveront à 2h du matin.
Vendredi 12 mai, 4h, je commence à m’habituer au réveil du tam-tam, mais, je suis loin d’être fraîche ! Pliage des tentes et duvets, petit-déjeuner, briefing… Aujourd’hui, l’étape la plus longue de la course est annoncée. Deux parcours : un de 140km et l’autre de 170km. Délivrance des rations alimentaires, rangement du 4x4, Philippe a repris quelques forces et me propose de prendre le volant ; ce qui n’est pas fait pour me déplaire.