Lieuse de pages Emérance Bétis

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Ce blog est dédié à la lecture et à l'écriture, que ce soit d'un paysage, d'un livre, d'une odeur...

Mots créoles et senteurs antillaises

Le 10/05/2015

Vieux habitantsVoyage au pays des mots créoles et des sens : choix de couleurs vives, matières sucrées, sablées, odorantes qui me permettent d'être à nouveau là-bas.

Technique utilisée :

- photographies surexposées et imprimées en noir et blanc

- coloriage aux feutres parfumés

- collage des photos et d'éléments collectés sur place.

L'image ci-contre est une reproduction de street art à Vieux Habitants signé : M'Biabany, Azer, Niggets, Momo, 4KG, P&C2007.

Critique de Trois secondes de trop de Rachel Joyce

Trois secondes de trop de Rachel Joyce - XO. Editions

Le 15/04/2015

Deux secondes de trop joyce 1Par un été de 1972, un jeune garçon, Byron, se jette sur sa mère au volant de sa Jaguar lorsqu'il voit que sa montre recule de 2 secondes. L'accident entraine la décadence progressive de la vie de Diana.
Première remarque : je ne me souvenais pas que l’on ajoute 2 secondes à notre temps régulièrement depuis 1972 et j’ai été ravie de l’apprendre !J’ai tellement aimé le 1er roman de Rachel Joyce que je n’ai pas hésité à tenter le 2ème.
Malgré quelques longueurs, je n’ai pas lâché la lecture, preuve que j’avais très envie de connaître ce qui allait se passer, surtout dans l’alternance entre Byron et Jim. La préservation des apparences, la culpabilité et la névrose sont au cœur des descriptions exceptionnelles que fait Rachel Joyce de la lande et de la société anglaise des années 70. L’amour filial et l’amitié y sont également superbement exprimés. Tous les ressorts du bon roman sont utilisés : mystère, décor, sentiment…

 
Critique de L'instant présent de Guillaume Musso

L'instant présent de Guillaume Musso - XO Editions

Le 09/04/2015

Cv l instant present gmusso 665x1024 1Pas facile de vivre le moment présent lorsque le temps nous est compté ! Comme d’habitude, on ne lâche pas cette histoire incroyable composée de voyages aller-retour entre conscient et inconscient, entre réel et irréel ! Mais pendant que le cadencement des 4 premières parties frise la perfection, la 5ème arrive d’un bloc avec l’utilisation à mon avis, maladroite, d’une revue de presse. C’est dommage de suivre assidument tous les méandres de cette histoire pour au bout du compte, atteindre une chute dans une réalité dont je ne vois pas comment on peut se relever alors que les 2 personnages principaux, eux, prennent un nouveau départ. En clair, je n’ai pas aimé cette dernière partie. En revanche, j’ai beaucoup aimé le décor du phare, la transmission intergénérationnelle et la revue des faits marquants de ces 25 dernières années avec entre autre, l'explosion technologique. Mais dans le registre écriture surnaturelle de Musso «  La fille de papier » reste toutefois bien supérieure.

 

 

Critique d'Au plaisir d'aimer de Janine Boissard

Au plaisir d'aimer de Janine Boissard - Ed. Flammarion

Le 03/04/2015

41y8nnvsd1l3 soeurs héritent du château familial à la mort de leur père et se donnent pour objectif de poursuivre son œuvre: celle d’accueillir en ce lieu de jeunes artistes-peintres. Pour sauver le château, elles décident d’ouvrir les portes aux dames bourgeoises de la ville de Poitiers afin que celles-ci posent pour les artistes.

Habituellement fan de Janine Boissard, me voici avec un avis mitigé.
Je ne sais pas pourquoi mais j’ai eu des difficultés à rentrer dans le livre et notamment à retenir les noms et les traits de caractère des très nombreux personnages, trop peut-être ? D’autant qu’il ne se dégage pas de réel personnage principal à moins que ce ne soit le libertinage qui s’y instaure progressivement ?
Il ne se passe pas grand-chose d’exceptionnel dans ces quelques 300 pages, toutefois bien écrites. L’amour et le sexe, au centre du livre, sont toujours décrits avec beaucoup de délicatesse et de poésie par l’auteur.

Ombres chinoises de Lisa See (suite de Filles de Shangaï) - Ed. Flammarion

Le 21/03/2015

Voici ce que j’avais écrit sur le site du réseau Au fil des pages 78 à propos des « Filles de Shangaï » : une histoire d’amour et de rivalité entre 2 sœurs chinoises, d’abord à Shanghaï entre tradition du culte des ancêtres et modernité du quartier occidental, le tout sous l’invasion japonaise, ensuite à Chinatown de Los Angeles entre capitalisme et racisme, le tout sous la menace de l’extradition et la montée du communisme en Asie. Un cocktail détonnant d’oppositions de mœurs et de culture !

9782081276451 cm 1« Ombres chinoises »  en constitue la suite mais peut être lu sans avoir pris connaissance du 1er volume malgré, à mon avis, la non perception des subtilités qui relient les personnages. Joy, la fille de 19 ans de Perle et de May peut paraître inconsciente de s’enfuir en Chine mais c’est vital après ce qu’elle vient d’apprendre sur ses origines. Et là, le lecteur découvre toute l’horreur et les conséquences humaines désastreuses de l’embrigadement et de la propagande du nouveau régime chinois. Perle part également en Chine pour retrouver sa fille. Le Grand Bond en Avant de Mao est alors décrit de 2 points de vue, celui de la mère en ville et celui de la fille à la campagne. Le père biologique de Joy oscille entre 2 en temps qu’artiste réquisitionné par le régime. Ainsi, le roman sentimental qui unit les personnages fait place au roman historique qui met en exergue l’instinct de survie. Je n’ai jamais tant appris sur l’histoire récente de la Chine !

 

"Toute la vie" de Jean-Jacques Goldman

Le 01/03/2015

Je suis de la génération de J.J. Goldman, enfin… j’ai 6 ans de moins mais pour moi, c’est tout comme ! J’ai 30 ans en 1987, JJG, en a 36, nous avons toute la vie devant nous et je vais le voir au Zénith à Paris.

Alors cette vie,  est-elle réactionnaire ou paternaliste ? À mon avis, ni l’une ni l’autre : je n’ai noté dans les paroles ni conservatisme, ni velléité de rendre les jeunes dépendants des adultes. En revanche, j’ai relevé des inexactitudes.

Sur la forme : le clip

Ce qui me paraît plutôt critiquable c’est la mise en scène qui simule l’affrontement entre générations : un face à face dans lequel on n’hésite pas à se montrer du doigt !

Malgré un contexte très différent, cela me fait un peu penser à West Side Story !

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Sur le contenu : les paroles

Côté adultes : « Tout ce qu’on a, on l’a gagné, on ne l’a pas volé ». Certes, on ne l’a pas volé mais n’oublions pas que nos parents et grands-parents se sont battus pour nous l’offrir, les jeunes n’étaient d’ailleurs pas seuls dans les rues en mai 68 !

Côté jeunes : vous aviez tout, liberté, paix, plein emploi. Nous, c'est chômage, violence, sida"...
- Liberté / sida : rappelons qu’en France la contraception orale n’est légalisée qu’en 1967 (JJG a 16 ans), l’IVG qu’en 1975 après bien des oppositions (JJG a 24 ans) et que le sida nous contamine sans prévenir dès la fin des années 70. Je ne vois pas très bien en quoi notre génération aurait été plus favorisée.
- Paix / violence : dans les années 70 à 90, attentats en Corse et au pays basque. Dès 1980, attentat antisémite rue Copernic et en 1982 celui de la rue des Rosiers à Paris. 1986 : le nuage de Tchernobyl nous atteint. 1990 : guerre du Golfe. Et ne parlons pas de la guerre des gangs à Marseille ou ailleurs qui existe déjà.

- Plein emploi / chômage : n’oublions pas que les 30 glorieuses (période de plein emploi) vont jusqu’en 1973. Dès lors, les  chocs pétroliers se succèdent, accompagnés de récession économique. Dans les années 80, intérim et CDD sont adulés des employeurs. Le marché du travail n’est pas si rose qu'on pourrait le croire, à cette époque !!!

En résumé, je pense qu’il est maladroit d’opposer jeunes et adultes sur des points de société qui certes se dégradent à l'heure actuelle mais qui existent depuis fort longtemps. C’est d’autant plus maladroit pour défendre la cause des Restos du cœur qui demande une solidarité sans faille.

Sur la mélodie

Certains disent qu’il s’agit d’une cacophonie. Pour le coup, là je ne suis absolument pas d’accord et je dirais même qu’on y retrouve bien l’esprit habituel de la cause défendue.

Pour rattraper en partie les conséquences de la maladresse

Je propose que la mise en scène du clip soit revue en fusionnant les 2 groupes jeunes et adultes. Le message "Bougez-vous" passera d'autant mieux. Nous passerons alors dans les nuances "Entre gris clair et gris foncé" comme JJ. Goldman nous l'a si bien écrit !

 

Pour terminer, retenons que la mobilisation des Enfoirés est unique au monde et que JJ. Goldman en reste le pilier sans qui, rien ne se ferait ! 

Ctritique d'Elle & Lui de Marc Levy - Ed. Robert Laffont

Elle et Lui de Marc Levy : style léger ? Oui, mais...

Le 12/02/2015

9782221157831 1J’ai lu tous les livres de Marc Levy ; à l’exception des « Enfants de la liberté ». J’apprécie particulièrement l'auteur pour l’originalité de ses histoires qui me font facilement rêver.  
Le début d’Elle & lui m’a toutefois laissé un arrière-goût de déjà lu et vu ; ce pour deux raisons : d’une part l’intervention des personnages principaux du premier livre « Et si c’était vrai ?» et d’autre part l’utilisation en toile de fond d’un site de rencontres. La fin, quant à elle, m’a paru trop précipitée…
Mais le corps de l’histoire m’a offert plein de surprises qui sont loin de m’avoir laissée indifférente : de la promenade sur le toit de l’Opéra à la dénonciation de la dictature coréenne en passant par, et ce ne sont pas des moindres, les états d’âme qu’amène l’écriture, en l’occurrence ceux de l’auteur même.
Ce dernier rend ainsi hommage au métier de traducteur faisant le succès ou pas d’un livre à l’international. Et puis, le lecteur apprendra, sous l’angle de la comédie, la gymnastique qui consiste à écrire une nouvelle histoire à partir d’un vécu déplacé de son contexte réel.  Marc  Lévy nous dévoile également un de ses secrets d’écrivain : comment parler de soi à travers un personnage. On remarquera aussi, à ce stade de la réflexion que dans ses livres, Marc Lévy aborde, mine de rien, des thèmes sérieux tels que le coma, le mystère de la vie et de la mort, ou ici, la dictature… Bref, sous leurs airs légers tant dans leur contenu que dans leur style, chaque livre devrait interpeller le lecteur sur bien des sujets.
Du point de vue de la mise en page, j’ai apprécié les cadres que l’éditeur a réservés  aux SMS.

 

Critique de L'orpheline de Saint-Aubin d'Isabelle Chavy

L'orpheline de Saint-Aubin d'Isabelle Chavy - Ed. Nouvelles Plumes

Le 04/01/2015

L orpheline de saint aubin 1D'un point de vue historique :
On ressent  les blessures laissées par la 1ère guerre mondiale, notamment le nombre insuffisant d’hommes dans le village. En revanche, l’arrivée de la seconde guerre mondiale est à peine effleurée.
D'un point de vue du personnage principal :
Pauline est très attachante. Ecorchée par la vie, elle sait s’adapter et apprécier les petits bonheurs qu’elle saisit au quotidien. Rêveuse et romantique - de par ses lectures – elle passe néanmoins à côté de l’Amour, figée dans son perpétuel espoir de rencontrer le prince charmant.
D'un point de vue des lieux :
Le village et les paysages sont assez bien décrits, les intérieurs un peu moins, notamment l’aménagement que Pauline fera de sa chambre aux Eglantiers. Le passage sur la vie d’étudiante à Dijon m’a un peu étonnée - fréquentation de cafés, tabac, circulation automobile – était-ce vraiment comme cela dans les années 30 ?
D'un point de vue général :
Ce livre est une tranche de vie de l’entre-deux guerres dans la campagne bourguignonne, au sein duquel il ne se passe rien d’extraordinaire mais bien écrit. On se laisse emmener sans difficultés dans cette vie simple et attachante. Une lectrice belge dira qu’il est dans la lignée d’un Pagnol…